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LIVRE III.


recherche n’excitât la colère du père, elles se mirent à exécuter ses ordres. Elles prirent donc la couche supérieure de la matière, celle qui était la plus légère, et en formèrent la race des oiseaux. La combinaison étant devenue plus compacte et prenant une consistance plus épaisse, elles en firent les quadrupèdes. D’une partie plus dense, et qui avait besoin d’un milieu humide pour y nager, elles firent les poissons. Le résidu, étant froid et pesant, fut employé par les âmes à la formation des reptiles.

Alors, ô mon fils, fières de leur œuvre, elles ne craignirent pas de transgresser la loi, et, malgré la défense, elles s’écartèrent des limites prescrites. Ne voulant plus rester dans le même lieu, elles s’agitaient sans cesse, et le repos leur semblait la mort. Mais, ô mon fils, ainsi que me l’a dit Hermès, leur conduite ne put échapper aux regards du Dieu seigneur de toutes choses ; il songea à les punir et à leur préparer de dures chaînes. Le chef et le maître de l’univers résolut donc de fabriquer l’organisme humain pour la punition des âmes ; et m’ayant appelé près de lui, dit Hermès, il parla ainsi : « Ô âme de mon âme, pensée sainte de ma pensée, jusqu’à quand la nature d’en bas restera-t-elle triste ? Jusqu’à quand les créations déjà nées resteront-elles inertes et sans louanges ? Amène-moi donc tous les Dieux du