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HERMÈS TRISMÉGISTE.


Et prenant le zodiaque, il ordonna le monde conformément aux mouvements animiques, plaçant les signes d’animaux après ceux de forme humaine. Et après avoir fourni les forces créatrices et le souffle générateur pour l’universalité des êtres à venir, il se retira, promettant de joindre aux œuvres visibles un souffle (in)visible et un principe reproducteur, afin que chaque être engendrât son semblable sans qu’il fût nécessaire d’en créer sans cesse de nouveaux[1].

— Et que firent les âmes, ô ma mère ?

Et Isis dit : Elles prirent le mélange de la matière, ô mon fils Hôros, et commencèrent à réfléchir et à adorer cette combinaison, œuvre du père, puis elles cherchèrent de quoi elle était composée, ce qui n’était pas facile à découvrir. Alors, craignant que cette

  1. Ce récit de la création des âmes rappelle le Timée de Platon : « Après que tous les Dieux furent nés, et ceux qui brillent dans leurs courses circulaires et ceux qui se manifestent quand il leur plaît, le générateur de cet univers leur dit ceci : « Dieux de Dieux, dont je suis le créateur et le père, et qui, nés par moi, êtes indissolubles par ma volonté apprenez ce que j’ai à vous commander. … Afin qu’il y ait des êtres mortels, et que l’univers soit vraiment universel, tournez-vous selon la nature vers la création des animaux, imitant la puissance que j’ai employée à votre génération » Il dit, et dans le même cratère où il avait mêlé et combiné l’âme de l’univers, il en versa les résidus et les mélangea de la même manière, mais en combinaisons moins pures, de second et de troisième ordre. Et ayant constitué l’univers, il partagea les âmes aux astres, en nombre égal, distribuant chacune à chacun, et après les y avoir fait monter comme dans un char, il leur montra la nature de l’univers et leur apprit les lois de la destinée. »