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XVII
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


il n’eût pas manqué d’en introduire un dans ses dialogues, comme il y a introduit Parménide et Timée. Loin de nier leurs dettes, les Grecs sont portés à en exagérer l’importance. D’ailleurs, pour emprunter quelque chose aux Juifs, il aurait fallu les connaître, et avant Alexandre les Grecs n’en savaient pas même le nom. Plus tard, sous l’empire romain, quand les Juifs étaient déjà répandus dans tout l’occident, Justin, racontant leur histoire d’après Trogue Pompée, rattache leur origine à Damascus ; les successeurs qu’il donne à ce Damascus sont Azélus, Adorès, Abraham et Israël. Ce qu’il dit de Joseph est presque conforme au récit biblique, mais il fait de Moïse un fils de Joseph et le chef d’une colonie de lépreux chassés de l’Égypte. Il ajouté qu’Aruas, fils de Moïse, lui succéda, que les Juifs eurent toujours pour rois leurs prêtres et que le pays fut soumis pour la première fois par Xerxès. Il se peut que Trogue Pompée ait consulté quelque tradition égyptienne ou phénicienne, mais assurément il n’avait pas lu la Bible ; il semble cependant que cela eût été facile de son temps.

On ne connaissait pas mieux la religion des Juifs