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LIVRE III.


Alors, ayant convoqué dans ces magnifiques régions de l’éther les êtres de toutes natures, il leur dit : « âmes, beaux enfants de mon souffle et de ma sollicitude, vous que j’ai fait naître de mes mains pour vous consacrer à mon monde, écoutez mes paroles comme des lois : Ne vous écartez pas de la place qui vous est fixée par ma volonté. Le séjour qui vous attend est le ciel avec son cortége d’étoiles et ses trônes remplis de vertu. Si vous tentez quelque innovation contre mes ordres, je jure par mon souffle sacré, par cette mixture dont j’ai formé les âmes, et par mes mains créatrices, que je ne tarderai pas à vous forger des chaînes et à vous punir. »

Ayant ainsi parlé, le Dieu mon maître mêla le reste des éléments congénères, la terre et l’eau, et prononçant quelques paroles mystiques et puissantes, quoique différentes des premières, souffla dans le mélange liquide le mouvement et la vie, le rendit plus épais et plus plastique, et en forma des êtres vivants de forme humaine. Ce qui restait du mélange, il le donna aux âmes plus élevées qui habitaient la région des Dieux, dans le voisinage des étoiles, et qu’on nomme les Démons sacrés. « Travaillez, leur dit-il, mes enfants, produits de ma nature ; prenez le résidu de mon œuvre, et que chacun de vous fabrique des êtres à son image ; je vous donnerai des modèles. »