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HERMÈS TRISMÉGISTE.


opéré l’union des principes par des formules secrètes, il mit ainsi en mouvement la combinaison universelle. Peu à peu, du sein du mélange sourit une matière plus subtile, plus pure, plus limpide que les éléments dont elle était née. Elle était transparente, et l’ouvrier seul la voyait. Bientôt elle atteignit sa perfection, n’étant ni liquéfiée par le feu, ni refroidie par le souffle, mais possédant la stabilité d’une combinaison particulière, ayant son type et sa constitution propre. Il lui donna un nom heureux, et d’après la similitude de ses énergies, il l’appela Animation. De ce produit il forma des myriades d’âmes, employant la fleur du mélange au but qu’il se proposait, procédant avec ordre et mesure, selon sa science et sa raison. Elles n’étaient pas nécessairement différentes, mais cette fleur, exhalée du mouvement divin, n’était pas identique à elle-même ; la première couche était supérieure à la seconde, plus parfaite et plus pure ; la seconde, inférieure, à la vérité, à la première, était très-supérieure à la troisième, et ainsi jusqu’à soixante degrés fut complété le nombre total. Seulement Dieu établit cette loi que toutes fussent éternelles, comme étant d’une essence unique, dont lui seul détermine les formes. Il traça les limites de leur séjour dans les hauteurs de la nature, afin qu’elles fissent tourner le cylindre selon des lois d’ordre et de sage direction pour la joie de leur père.