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LIVRE III.


avec les mystères du ciel. C’était Hermès, la pensée universelle. Il vit l’ensemble des choses, et ayant vu, il comprit, et ayant compris, il avait la puissance de manifester et de révéler. Ce qu’il pensa, il l’écrivit ; ce qu’il écrivit, il le cacha en grande partie, se taisant avec sagesse et parlant à la fois, afin que toute la durée du monde à venir cherchât ces choses. Et ainsi, ayant ordonné aux Dieux, ses frères, de lui servir de cortége, il monta vers les étoiles. Mais il eut pour successeur Tat, son fils et l’héritier de ses sciences, et peu après Asclèpios[1], fils d’Imouthè, par les conseils de Pan et d’Hèphaistos, et tous ceux à qui la souveraine Providence réservait une connaissance exacte des choses du

  1. J’ai parlé dans l’introduction des difficultés que présente ce passage et de l’incertitude du texte. On lit les mots suivants dans l’édition de Ganter : Ἀσϰληπιος ὁ ἰμούθης σπανὸς ϰαὶ ἡφαίστο ϐουλαῖς (Asklêpios ho imouthês spanos kai hephaistou boulais). Canter traduit : Asclepius, Ammon et Hephaistobulus. Patrizzi change ἡφαίστο ϐουλαῖς (hêphaistou boulais) en ἡφαιστοϐούλης (hêphaistoboulês) et traduit : Asclepius Imuthes Spanus et Hephœstobulus. D’autres lisent πανός (panos) au lieu de σπανός (spanos) ce qui est assez plausible, mais en même temps ils conservent ἡφαιστοϐούλης (hêphaistoboulês), et alors ἰμούθης devient un surnom d’Asclèpios, qui serait fils de Pan et d’Hèphaistoboulè, Déesse absolument inconnue. Mais dans un autre fragment, on lit, à quelques lignes de distance : Ἀσϰληπιος ὁ ἰμούθης (Asklêpios ho imouthês) et Ἀσϰληπιος ὁ ἡφαίστου (Asklêpios ho hêphaistou), et le mot πάλιν (palin) indique qu’il s’agit du même Asclèpios et non de deux homonymes. Il se pourrait donc qu’Imouthè fût le nom de sa mère, comme le croit Fabricius. Ne serait ce pas la forme grecque de Mouth ? D’un autre côté, il paraît qu’on a lu le nom Imotep sur une statuette du musée du Louvre. L’Asclèpios égyptien était représenté chauve, d’après Synésios ; le mot σπανός (spanos), qui signifie chauve, pourrait donc être conservé. Mais alors, pour que la phrase eût un sens, il faudrait changer ϐουλαῖς (boulais) en ϐουλαῖος (boulaios), et traduire : Asclèpios, l’Imouthès chauve et conseiller d’Hèphaistos.