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LIVRE II.


dans le temps ; car rien ne s’accomplit sans ordre. De là résulte la perfection du monde ; car le monde a l’ordre pour base, c’est dans l’ordre qu’il consiste tout entier. Ces trois principes, la destinée ou fatalité, la nécessité et l’ordre, dérivent de la volonté de Dieu, qui gouverne le monde par sa loi et par sa raison divine. Ces principes n’ont donc aucune volonté propre ; inflexibles et étrangers à toute bienveillance comme à toute colère, ils ne sont que les instruments de la raison éternelle, qui est immobile, invariable et indissoluble. Ainsi la destinée vient la première et, comme une terre ensemencée, contient les événements futurs ; la nécessité suit et les pousse à leur accomplissement. En troisième lieu, l’ordre maintient le tissu des choses qu’établissent la destinée et la nécessité. C’est donc là l’éternité sans commencement ni fin, maintenue dans un moment éternel par sa loi immuable. Elle s’élève et retombe alternativement, et, selon la différence des temps, ce qui avait disparu reparaît. Car telle est la condition du mouvement circulaire : tout s’enchaîne sans qu’on puisse déterminer le commencement, et il semble que toutes choses se précèdent et se suivent sans cesse. Quant à l’accident et au sort, ils sont mêlés à toutes les choses du monde.