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HERMÈS TRISMÉGISTE.


Si rien n’est vide, on ne voit pas ce que serait le lieu en soi, si on n’y ajoute une longueur, une largeur, une profondeur, comme les corps humains ont des signes qui les distinguent.

Cela étant ainsi, ô Asclèpios, et vous qui êtes présents, sachez que le monde intelligible, c’est-à-dire Dieu, qui n’est perçu que par le regard de l’intelligence, est incorporel, et qu’il ne peut se mêler à sa nature rien de corporel, rien qui puisse être défini par la qualité, la quantité ou le nombre, car il n’y a rien de pareil en lui. Ce monde, qu’on nomme sensible, est le réceptacle de toutes les apparences sensibles, des qualités des corps, et tout cet ensemble ne peut exister sans Dieu. Car Dieu est tout, et tout vient de lui et dépend de sa volonté ; il renferme tout ce qui est bon, convenable, sage, inimitable, sensible pour lui seul, intelligible pour lui seul. Hors de lui rien n’a été, rien n’est, rien ne sera ; car tout vient de lui, est en lui et par lui : les qualités multiples, les plus grandes quantités, les grandeurs qui dépassent toute mesure, les espèces de toutes formes. Si tu comprends ces choses, ô Asclèpios, tu rendras grâces à Dieu ; en observant l’ensemble, tu comprendras clairement que ce monde sensible et tout ce qu’il contient est enveloppé comme d’un vêtement par le monde supérieur. Ô Asclèpios, les êtres de tout genre, mortels,