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XV
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


des Séleucides. La religion juive était bien moins éloignée du dualisme iranien que du polythéisme hellénique. Les Grecs auraient pu classer Jéhovah comme tous les autres Dieux dans leur panthéon, mais lui ne voulait pas être classé ; il ne se serait même pas contenté de la première place, il voulait être seul. Les Séleucides, dont la domination s’étendait sur des peuples de religions différentes, ne pouvaient accepter cette prétention, et les Juifs, de leur côté, repoussaient l’influence du génie grec au nom du sentiment national et du sentiment religieux. Mais à Alexandrie, les conditions n’étaient pas les mêmes qu’en Palestine. Les Égyptiens étaient chez eux, les Grecs ne se croyaient étrangers nulle part, les Juifs au contraire tenaient à rester étrangers partout ; seulement, hors de leur pays, ils n’aspiraient pas à la domination, ils se contentaient de l’hospitalité. Dès lors, il devenait plus facile de s’entendre ; ils traduisirent leurs livres dans la langue de leurs hôtes, dont ils étudièrent la philosophie.

Platon surtout les séduisait par ses doctrines unitaires, et on disait en parlant du plus célèbre