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HERMÈS TRISMÉGISTE.



XII

Quant au vide, auquel la plupart attachent tant d’importance, mon avis est qu’il n’existe pas, qu’il n’a jamais pu exister et qu’il n’existera jamais. Car tous les membres du monde sont parfaitement pleins, comme le monde lui-même est parfait et plein de corps différant de qualité et de forme, ayant leur apparence et leur grandeur : l’un plus grand, l’autre plus petit ; l’un plus solide, l’autre plus ténu. Les plus grands et les plus forts se voient facilement ; les plus petits et les plus ténus sont difficiles à apercevoir ou tout à fait invisibles. Nous ne connaissons leur existence que par le toucher ; aussi plusieurs les regardent-ils non comme des corps, mais comme des espaces vides, ce qui est impossible. Si on dit qu’il y a quelque chose hors du monde, ce que je ne crois pas, ce sera un espace rempli de choses intelligibles et ana-