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LIVRE II.


sur lui-même, la force et la nature de la stabilité. Ainsi, quoique l’éternité soit fixe et immobile, cependant, comme le mouvement du temps se replie dans l’éternité, et que cette mobilité est la condition du temps, il semble que l’éternité, immobile par elle-même, se meuve par le moyen du temps qui est en elle et qui contient tout mouvement. Il en résulte que la stabilité de l’éternité se meut, et que la mobilité du temps devient stable par la loi fixe de sa course. Ainsi on peut croire que Dieu se meut en lui-même dans son immobilité. L’agitation immobile de sa stabilité est dans sa grandeur ; la loi de la grandeur est une agitation immobile.

Ce qui ne tombe pas sous les sens, l’infini, l’incompréhensible, l’inappréciable, ne peut être ni soutenu, ni porté, ni recherché. On ne peut dire d’où il vient, où il va, où il est, comment il est, ni qui il est. Il est porté en sa stabilité suprême, et sa stabilité est en lui, soit Dieu, soit l’éternité, soit l’un et l’autre, soit l’un dans l’autre, soit l’un et l’autre dans tous les deux. L’éternité est dans le temps indéfini, et le temps, qui peut se définir par le nombre, l’alternative, le retour périodique, est éternel. Ainsi l’un et l’autre paraissent infinis et éternels. La stabilité, étant un point fixe qui sert de base au mouvement, doit, en raison de cette fixité, occuper le premier rang. Dieu, avec l’éternité,