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HERMÈS TRISMÉGISTE.



XI

Puisque tel est l’état de l’univers, il n’y a rien de fixe, rien de stable, rien d’immobile dans la nature, ni dans le ciel, ni sur la terre. Car Dieu seul, et justement seul, est totalement plein et parfait en soi, de soi et autour de soi. Lui-même est sa ferme stabilité ; il ne peut être mû par une impulsion quelconque, puisque tout est en lui et que lui seul est tout. À moins qu’on n’ose dire que son mouvement est dans l’éternité ; mais c’est, au contraire, cette éternité elle-même qui est immobile, puisque tout le mouvement des temps revient à elle et prend en elle sa forme. Dieu a donc été et est à jamais stable ; avec lui est l’éternité immobile, ayant en soi le monde incréé, qu’on peut appeler sensible (?). Le monde, image de Dieu, est l’imitation de l’éternité. Le temps, malgré son perpétuel mouvement, possède, par ses retours nécessaires