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XIV
ÉTUDE SUR L’ORIGINE


chacune d’elles y contribua. La race grecque était dominante, sinon par le nombre, au moins par l’intelligence ; aussi imposa-t-elle sa langue, mais en respectant les usages et les traditions indigènes. Les Grecs, qui classaient facilement les conceptions religieuses des autres peuples dans le large cadre de leur polythéisme, acceptaient les Dieux des Égyptiens et se bornaient à en traduire les noms dans leur langue. Ils admettaient même volontiers que l’initiation religieuse leur était venue par des colonies égyptiennes. Cette concession leur coûtait fort peu, car ils n’avaient jamais prétendu à une haute antiquité, et elle flattait singulièrement l’orgueil des Égyptiens ; elle les empêchait de regarder les Grecs comme des étrangers ; c’étaient des colons qui revenaient dans la mère-patrie. Aussi l’Égypte, qui n’avait jamais subi volontairement la domination des Perses, accepta-t-elle dès le début et sans résistance celle des Ptolémées.

Les Juifs, au contraire, délivrés jadis par les Perses du joug babylonien, s’étaient facilement soumis à leur suzeraineté lointaine, mais ils repoussèrent avec horreur l’autorité directe et immédiate