Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
149
LIVRE II.


pour un sage, les furieux pour des braves, les plus mauvais pour les meilleurs. L’âme et toutes les questions qui s’y rattachent, — est-elle née mortelle, peut-elle espérer conquérir l’immortalité ? — tout ce que je vous ai exposé ici, on ne fera qu’en rire, on n’y verra que vanité. Il y aura même, croyez-moi, danger de mort pour qui gardera la religion de l’intelligence. On établira des droits nouveaux, une loi nouvelle, pas une parole, pas une croyance sainte, religieuse, digne du ciel et des choses célestes. Déplorable divorce des Dieux et des hommes ! il ne reste plus que les mauvais anges, ils se mêlent à la misérable humanité, leur main est sur elle, ils la poussent à toutes les audaces mauvaises, aux guerres, aux rapines, aux mensonges, à tout ce qui est contraire à la nature des âmes. La terre n’aura plus d’équilibre, la mer ne sera plus navigable, le cours régulier des astres sera troublé dans le ciel. Toute voix divine sera condamnée au silence, les fruits de la terre se corrompront et elle cessera d’être féconde ; l’air, lui-même s’engourdira dans une lugubre torpeur. Telle sera la vieillesse du monde, irréligion et désordre, confusion de toute règle et de tout bien.

Quand toutes ces choses seront accomplies, ô Asclèpios, alors le seigneur et le père, le souverain Dieu qui gouverne l’unité du monde, voyant les mœurs et