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LIVRE II.


je ne crois pas qu’un nom, quelque complexe qu’il soit, puisse désigner le principe de toute majesté, le père et le maître de toutes choses. Mais il est nécessaire de lui donner un seul nom, ou plutôt tous les noms, puisqu’il est un et tout ; il faut, ou dire que toutes choses sont son nom, ou le nommer des noms de toutes choses. Lui donc qui est seul et tout, possédant la pleine et entière fécondité des deux sexes, toujours fécondé par sa propre volonté, enfante tout ce qu’il a voulu procréer. Sa volonté est la bonté universelle, la même bonté qui existe en toutes choses. La nature est née de sa divinité, afin que toutes choses soient comme elles sont, comme elles ont été, et que la nature suffise à faire naître d’elle tout ce qui naîtra dans l’avenir. Voilà, ô Asclèpios, pourquoi et comment toutes choses ont les deux sexes.

asclèpios

Tu le dis donc de Dieu, ô Trismégiste ?

hermès.

Non-seulement de Dieu, mais de tous les êtres animés et inanimés. Car il est impossible que quelqu’une des choses qui existent soit stérile. Supprimons la fécondité de toutes les choses qui existent, il sera impossible qu’elles soient toujours ce qu’elles sont. Car je dis que cette [loi de génération] est contenue dans la nature, dans l’intelligence, dans le monde, et conserve