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HERMÈS TRISMÉGISTE.


dispensant à chacune d’elles ce qui lui est nécessaire, les remplissant d’esprit selon leurs qualités. La forme du monde est celle d’une sphère creuse, ayant en elle-même la cause de sa qualité ou de sa forme entièrement invisible ; si, choisissant un point quelconque de sa surface, on voulait en regarder le fond, on ne pourrait rien voir. Elle ne paraît visible que par les formes spéciales dont les images semblent gravées sur elle ; elle se montre en effigie, mais en réalité elle est toujours invisible pour elle-même. C’est pourquoi le centre, la partie inférieure de la sphère, si toutefois c’est un lieu, s’appelle en grec ἄδης (adês), invisible, de εἴδειν (eidein) voir, parce qu’on ne peut voir le centre d’une sphère. Aussi les espèces ou apparences s’appellent-elles idées, ἰδέαι (ideai), parce que ce sont les formes de l’invisible. Ce fond de la sphère, que les Grecs appellent Adès, parce qu’il est invisible, les latins le nomment Enfer, à cause de sa position inférieure. Tels sont les principes primordiaux, les sources premières de toutes choses. Tout est en eux ou par eux, ou vient d’eux.

asclèpios

Ces principes sont donc, ô Trismégiste, la substance universelle de toutes les apparences particulières ?

hermès.

Le monde nourrit les corps, l’esprit nourrit les