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LIVRE II.



VII

Commençons à parler de l’esprit et autres choses semblables. Il y avait Dieu et Hylè, c’est ainsi que les Grecs appellent la matière ou substance du monde. L’esprit était avec le monde, mais non de la même manière qu’avec Dieu. Ces choses dont se compose le monde ne sont pas Dieu, aussi n’existaient-elles point avant leur naissance, mais elles étaient déjà dans ce qui devait les produire. Car en dehors de la création il n’y a pas seulement ce qui n’est pas encore né, mais ce qui est privé de fécondité génératrice et ne peut rien faire naître. Tout ce qui a la puissance d’engendrer contient en germe tout ce qui peut en naître, car il est facile à ce qui est né de soi de faire naître ce qui produit tout. Donc le Dieu éternel ne peut et n’a pu naître ; il est, il a été, il sera toujours. La nature de Dieu est d’être son propre principe. Mais la matière