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LIVRE II.


asclèpios.

Ce que tu dis est juste et vrai, ô Trismégiste. Tel est le prix de la piété envers Dieu, des soins donnés à l’entretien du monde. Mais le retour au ciel est refusé à ceux qui ont vécu dans l’impiété ; une peine leur est imposée à laquelle échappent les âmes saintes : la migration dans d’autres corps. La suite de ce discours nous amène, ô Trismégiste, à l’espérance d’une éternité future de l’âme, conséquence de sa vie dans le monde. Mais cet avenir est difficile à croire pour les uns, pour les autres c’est une fable, pour d’autres peut-être un sujet de moqueries. Car c’est une douce chose que de jouir de ce qu’on possède dans la vie corporelle. Voilà le mal qui, comme on dit, tourne la tête à l’âme, l’attache à sa partie mortelle, l’empêche de connaître sa partie divine et lui envie l’immortalité. Car, je te le dis par une inspiration prophétique, nul après nous ne choisira la voie simple de la philosophie, qui est tout entière dans l’application à la connaissance du divin et dans la sainte religion. La plupart l’égarent dans des questions différentes. Comment donc y rattachent-ils une philosophie qui ne doit pas y être comprise, ou comment y mêlent-ils des questions diverses ?

hermès.

Ô Asclèpios, ils y mêlent, à force de subtilités, di-