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LIVRE II.


clair pour lui ; le ciel ne lui semble plus trop haut, car la science l’en rapproche ; la lucidité de son esprit n’est pas offusquée par les épais brouillards de l’air, la pesanteur de la terre n’est pas un obstacle à son travail, la hauteur des eaux profondes ne trouble pas sa vue ; il embrasse tout et reste partout le même. Tous les êtres appartenant à la classe animée ont des (membres qui sont comme des) racines allant de haut en bas ; chez les êtres inanimés au contraire, une seule racine allant de bas en haut supporte toute une forêt de branches. Certains êtres se nourrissent de deux éléments, d’autres d’un seul. Il y a deux sortes d’aliments pour les deux parties de l’animal, pour l’âme et pour le corps. L’âme du monde se nourrit par une agitation perpétuelle. Les corps se développent au moyen de l’eau et de la terre, aliments du monde inférieur. Le souffle qui remplit tout, se mêle à tout et vivifie tout, ajoute le sentiment à l’intelligence que, par un privilége unique, l’homme emprunte au cinquième élément, à l’éther. Dans l’homme le sentiment est élevé jusqu’à la connaissance de l’ordre divin. Puisque je suis amené à parler du sentiment, je vous en exposerai tout à l’heure la fonction, grande et sainte comme dans la divinité elle-même. Mais terminons d’abord l’explication commencée. Je parlais de cette union avec les Dieux, privilége qu’ils n’ont accordé