Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/246

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
HERMÈS TRISMÉGISTE.



III

C’est donc, ô Asclèpios, une grande merveille que l’homme, un animal digne de respect et d’adoration. Car il passe dans la nature divine comme si lui-même était Dieu, il connaît la race des démons, et, sachant qu’il se rattache à la même origine, il méprise la partie humaine de son être pour ne s’attacher qu’à l’élément divin. Que la nature humaine est heureusement constituée et voisine des Dieux ! En s’unissant au divin, l’homme dédaigne ce qu’il y a en lui de terrestre, il se rattache par un lien de charité à tous les autres êtres, et par là il se sent nécessaire à l’ordre universel. Il contemple le ciel, et dans cet heureux milieu où il est placé il aime ce qui est au-dessous de lui, il est aimé de ce qui est au-dessus. Il cultive la terre, il emprunte la rapidité des éléments ; sa pensée pénétrante descend dans les profondeurs de la mer. Tout est