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HERMÈS TRISMÉGISTE.


démons aussi. De même les hommes, les oiseaux et tous les êtres que le monde contient constituent des genres produisant des espèces semblables à eux.[1] Il y a un autre genre, dénué de sensation, mais non pas d’âme[2] ; c’est celui de tous les êtres qui entretiennent leur vie au moyen de racines fixées dans la terre ; les espèces de ce genre sont répandues partout.

Le ciel est plein de Dieu. Les genres dont nous avons parlé habitent jusqu’au lieu des êtres dont les espèces sont immortelles. Car l’espèce est une partie du genre, par exemple l’homme de l’humanité, et chacune suit la qualité de son genre. De là vient, quoique tous les genres soient immortels, que les espèces ne sont pas toutes immortelles. La divinité forme un genre dont toutes les espèces sont immortelles comme lui. Dans les autres êtres, l’éternité n’appartient qu’au genre ; il meurt dans ses espèces et se conserve par la fécondité reproductrice. Il y a donc des espèces mortelles ; ainsi l’homme est mortel, l’humanité est immortelle. Cependant les espèces de tous les genres se mêlent à tous les genres. Il en est de primitives ; d’autres sont produites par celles-ci, par les Dieux, par les démons,

  1. En français, quoique l’espèce soit une subdivision du genre, ces deux mots se prennent souvent l’un pour l’autre dans le langage ordinaire ; ici, le genre est une collection, l’espèce un individu.
  2. Il appelle âme ce que nous nommons la vie.