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HERMÈS TRISMÉGISTE.


rents qui font la crasse, ni Dieu qui fait le mal ; mais, par la durée et les vicissitudes des choses créées, ces efflorescences s’y produisent, et c’est pour cela que Dieu a fait le changement, comme pour purifier la création.

Le même peintre peut faire le ciel et les Dieux, la terre, la mer, les hommes et les animaux de toute espèce, les êtres immortels et les plantes, et Dieu ne pourrait pas créer tout cela ? folie et ignorance de la nature divine ! Cette opinion est la pire de toutes. Se prétendre plein de religion et de piété et refuser à Dieu la création de toutes choses, c’est ne pas même le connaître, et c’est joindre à cette ignorance une souveraine impiété, car c’est le croire soumis à l’orgueil, à l’impuissance, à l’ignorance et à l’envie. Car s’il ne crée pas tout, c’est par orgueil qu’il ne crée pas, ou parce qu’il ne peut pas ou ne sait pas, ou parce qu’il envierait l’existence à ses créatures ; c’est une impiété de le penser. Car Dieu n’a qu’une seule passion, le bien, et la bonté exclut l’orgueil, l’impuissance et le reste. Voilà ce qu’est Dieu, le bien ayant toute puissance de tout créer. Toute créature est engendrée par Dieu, c’est-à-dire par le bien et la toute-puissance créatrice. Si tu veux savoir comment Dieu produit et comment naît la création, tu le peux ; tu en as la plus belle et la plus ressemblante image dans un laboureur