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HERMÈS TRISMÉGISTE.


TAT.

Dis-moi encore ceci : quel est le générateur de la renaissance ?

HERMÈS.

Le fils de Dieu, l’homme un, par la volonté de Dieu.

TAT.

Maintenant, mon père, tu m’as rendu muet, je ne sais que penser, car je te vois toujours de la même grandeur et avec la même figure.

HERMÈS.

Tu te trompes même en cela, car les choses mortelles changent d’aspect tous les jours, le temps les augmente ou les diminue, elles ne sont que mensonge.

TAT.

Qu’est-ce donc qui est vrai, ô Trismégiste ?

HERMÈS.

Ce qui n’est pas troublé, mon fils, ce qui n’a ni limites, ni couleur, ni forme : l’immuable, le nu, le lumineux ; ce qui se comprend soi-même ; l’inaltérable, le bien, l’incorporel.

TAT.

En vérité, je perds l’esprit, mon père. Il me semblait que tu m’avais rendu sage, et cette pensée annule mes sensations.