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HERMÈS TRISMÉGISTE.


mon fils, mais toutes ses parties se transforment. Rien ne se détruit ou ne se perd, mais il y a une confusion dans les mots ; ce n’est pas la naissance qui est la vie, c’est la sensation ; ce n’est pas le changement qui est la mort, c’est l’oubli. S’il en est ainsi, tout est immortel, la matière, la vie, l’intelligence, le souffle, l’âme, tout ce qui constitue l’être vivant. Tout animal est donc immortel par l’intelligence, et surtout l’homme qui est capable de recevoir Dieu et qui participe à son essence. Car il est le seul animal qui soit en communication avec Dieu, la nuit par les songes, le jour par les symboles (présages). Dieu lui annonce l’avenir par toutes sortes de voies, par les oiseaux, par les entrailles, par le souffle, par le chêne. L’homme peut donc dire qu’il connaît le passé, le présent et l’avenir.

Considère encore ceci, mon fils, que chacun des autres animaux ne vit que dans une partie du monde : les animaux aquatiques dans l’eau, les animaux terrestres sur la terre, les volatiles dans l’air ; tandis que l’homme use de tous les éléments, la terre, l’eau, l’air, le feu. Il voit même le ciel et le touche par cette sensation.

Dieu enveloppe tout et pénètre tout, car il est l’action et la puissance, et il n’y a rien de difficile à concevoir Dieu, mon fils. Mais si tu veux le contempler, mon fils, regarde l’ordre et la beauté du monde, la