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LIVRE PREMIER.


HERMÈS.

Ne dis pas cela, mon fils, c’est une expression fausse ; rien ne meurt, mais ce qui était composé se divise. Cette division n’est pas une mort, c’est l’analyse d’une combinaison ; mais le but de cette analyse n’est pas la destruction, c’est le renouvellement. Quelle est en effet l’énergie de la vie ? n’est-ce pas le mouvement ? Et qu’y a-t-il d’immobile dans le monde ? Rien, mon fils.

TAT.

La terre même ne te paraît pas immobile, mon père ?

HERMÈS.

Non, mon fils, il y a en elle beaucoup de mouvements en même temps qu’elle est stable. Ne serait-il pas absurde de la supposer immobile, elle, la nourrice universelle, qui fait tout naître et tout grandir ? Il ne peut y avoir de production sans mouvement. C’est une question ridicule de demander si la quatrième partie du monde est inerte, car un corps immobile ne signifie rien autre chose que l’inertie. Sache donc, mon fils, que tout ce qui est dans le monde, sans exception, est le siége d’un mouvement, soit d’augmentation, soit de diminution. Or, tout ce qui se meut est vivant, et la vie universelle est une transformation nécessaire. Dans son ensemble, le monde ne change pas,