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HERMÈS TRISMÉGISTE.


Chacun des corps qui composent l’univers est multiple ; car les corps composés ayant en eux l’identité et se transformant les uns dans les autres conservent l’identité intacte. Dans tous les autres corps composés est le nombre de chacun, car sans le nombre il ne peut y avoir ni composition, ni combinaison, ni dissolution. Les unités engendrent les nombres et l’augmentent, et, en se séparant, rentrent en elles-mêmes. La matière est une, et le monde tout entier, ce grand Dieu, image du Dieu suprême, uni à lui, gardien de l’ordre établi par la volonté du père, est la plénitude de la vie. Et il n’y a rien en lui, dans toute l’éternité de la constitution qu’il a reçue du père, il n’y a rien, ni dans l’ensemble ni dans aucune de ses parties, qui ne soit vivant. Rien de mort n’a été, n’est et ne sera dans le monde. Le père a voulu qu’il fût vivant tant qu’il durera. Il est donc nécessairement un Dieu. Comment dans un Dieu, dans l’image de l’univers, dans la plénitude de la vie, pourrait-il y avoir des choses mortes ? Un cadavre, c’est ce qui se corrompt, ce qui se détruit ; comment une partie de l’incorruptible pourrait-elle être corrompue, comment pourrait-il périr quelque chose de Dieu ?

TAT.

Les êtres vivants qui sont en lui et qui sont des parties de lui ne meurent donc pas, mon père ?