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HERMÈS TRISMÉGISTE.


souffrent pas ce que souffrent les autres ; ils sont étrangers au mal, et, n’étant pas mauvais, ne souffrent pas de mal.

TAT.

Que veux-tu dire, ô père ?

HERMÈS.

L’adultère n’est-il pas mauvais, le meurtrier n’est-il pas mauvais ? Mais le sage, n’ayant pas commis d’adultère, souffrira, mais comme adultère ; n’ayant pas tué, il souffrira, mais comme meurtrier[1]. Il est impossible d’échapper aux conditions du changement comme à celle de la naissance, mais celui qui a l’intelligence peut éviter le vice. Aussi, mon fils, ai-je souvent entendu dire à un bon démon, et s’il avait écrit il aurait rendu un grand service aux hommes ; car lui seul, mon fils, comme le Dieu premier né, savait tout et prononçait des paroles divines ; je l’ai donc entendu dire que tout est un, et surtout les corps intelligibles ; que nous vivons en puissance, en acte et en éternité ; aussi la bonne intelligence (de chacun) ressemble à son âme. Cela étant ainsi, rien n’est séparé des intelligibles ; ainsi l’intelligence, principe de toutes choses et âme de Dieu, peut faire tout ce qu’elle veut. Réfléchis donc et rapporte cette parole à la question que

  1. Cette phrase me semble obscure ; il y a peut-être une incorrection ou une lacune.