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LIVRE PREMIER.


rassasiées. Contre ce débordement du mal Dieu a établi une digue, un châtiment, qui est la loi.

TAT.

Ceci, mon père, semble contredire ce que tu m’as dit précédemment au sujet de la destinée. Si tel ou tel est fatalement destiné à commettre un adultère, un sacrilége, ou quelque autre crime, pourquoi est-il puni, lorsqu’il a agi d’après une nécessité fatale ?

HERMÈS.

Tout est soumis à la destinée, mon fils, et dans les choses corporelles rien n’arrive en dehors d’elle, ni bien ni mal. Il est fatal que celui qui a mal fait soit puni, et il agit afin de subir la punition de son acte. Mais laissons la question du mal et de la destinée, que nous avons traitée ailleurs. Nous parlons maintenant de l’intelligence, de sa puissance, de ses effets, différents dans l’homme et dans les animaux sans raison, sur lesquels son action bienfaisante ne s’exerce pas, tandis que chez l’homme elle éteint les passions et les désirs. Mais parmi les hommes il faut distinguer les raisonnables de ceux qui sont sans raison. Tous les hommes sont soumis à la destinée, à la nature, au devenir et au changement, qui sont le principe et la fin de la destinée, et tous les hommes souffrent ce qui leur est destiné. Mais les raisonnables, qui sont, comme nous l’avons dit, guidés par l’intelligence, ne