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HERMÈS TRISMÉGISTE.


intelligence, de même que là où est la vie, là aussi est une âme. Mais dans les animaux sans raison, l’âme est une vie privée d’intelligence. L’intelligence est le guide bienfaisant des âmes humaines, elle les conduit vers leur bien. Chez les animaux elle agit dans le sens de leur nature, chez l’homme en sens contraire. Car dès que l’âme est entrée dans un corps, elle est vivifiée par la douleur et le plaisir, qui sont comme des effluves émanés du corps et où l’âme descend et se plonge. L’intelligence, découvrant sa splendeur aux âmes qu’elle gouverne, lutte contre leurs tendances, de même qu’un bon médecin emploie le feu et le fer pour combattre les maladies du corps et y ramener la santé. C’est ainsi que l’intelligence afflige l’âme en l’arrachant au plaisir qui est la source de toutes ses maladies. La grande maladie de l’âme c’est l’éloignement de Dieu ; c’est l’erreur qui entraîne tous les maux sans aucun bien. L’intelligence la combat et ramène l’âme au bien, comme le médecin rend la santé au corps. Les âmes humaines qui n’ont pas l’intelligence pour guide sont dans le même état que celles des animaux sans raison. L’intelligence les abandonne aux passions, qui les entraînent par l’appât du désir vers l’irrationnel, comme l’instinct irréfléchi des animaux. Leurs colères et leurs appétits, également aveugles, les poussent vers le mal sans qu’elles en soient jamais