Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/205

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
79
LIVRE PREMIER.


naissant tout, les arts, les sciences, les mœurs de tous les animaux. Élève-toi au-dessus de toute hauteur, descends au-dessous de toute profondeur ; rassemble en toi toutes les sensations des choses créées, de l’eau, du feu, du sec, de l’humide. Suppose que tu es à la fois partout, sur la terre, dans la mer, dans le ciel ; que tu n’es jamais né, que tu es encore embryon, que tu es jeune, vieux, mort, au-delà de la mort. Comprends tout à la fois : les temps, les lieux, les choses, les qualités, les quantités, et tu comprendras Dieu. Mais si tu enfermes ton âme dans le corps, si tu l’abaisses et si tu dis : Je ne comprends rien, je ne puis rien, je ne sais ni ce que je suis, ni ce que je serai, qu’as-tu de commun avec Dieu ? Si tu es mauvais et attaché au corps, que peux-tu comprendre des bonnes et belles choses ? La perfection du mal c’est de méconnaître le divin ; mais pouvoir le connaître, et le vouloir, et l’espérer, c’est le moyen d’arriver au bien par une route directe, unie et facile. En la suivant tu le rencontreras partout, tu le verras partout, dans le lieu et à l’heure où tu t’y attends le moins, dans la veille, dans le sommeil, en mer, en voyage, la nuit, le jour, en parlant, en gardant le silence. Car il n’est rien qui ne soit l’image de Dieu.

hermès.

Dieu est-il invisible ?