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HERMÈS TRISMÉGISTE.


Dieu. Si on pouvait supposer quelque chose qu’il ne fît pas, il serait incomplet. Mais il n’est pas oisif, il est complet, donc il fait tout.

Prête-moi encore ton attention, Hermès, tu comprendras mieux que l’œuvre de Dieu est une, c’est de faire naître ce qui naît, ce qui est né et ce qui naîtra. Cette œuvre, ô mon cher, c’est la vie, c’est le beau, c’est le bien, c’est Dieu. Si tu veux comprendre par un exemple, vois ce qui t’arrive quand tu veux engendrer ; sauf une différence, c’est qu’il n’y a pas pour lui de plaisir, car personne n’est associé à son œuvre ; il est à la fois le créateur et la création. S’il se séparait de son œuvre, tout s’écroulerait, tout périrait fatalement, car la vie se serait retirée. Mais si tout est vivant, et si la vie est une. Dieu est donc un. Et si tout est vivant, dans le ciel et sur la terre, si dans tout il y a une vie unique qui est Dieu, tout vient donc de Dieu.

La vie est l’union de l’intelligence et de l’âme ; la mort n’est pas la destruction de ce qui était uni, mais la rupture de l’unité. [L’image de Dieu est l’éternité, de l’éternité le monde, du monde le soleil, du soleil l’homme][1]. Les peuples appellent mort la transformation, parce que le corps se décompose et que la

  1. Cette phrase doit avoir été transposée par un copiste.