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HERMÈS TRISMÉGISTE.


l’économie universelle, conséquence de l’unité, dont l’intelligence pénètre toutes choses. Car rien n’est plus divin et plus puissant que l’intelligence. Elle unit les Dieux aux hommes et les hommes aux Dieux. C’est elle qui est le bon démon ; l’âme bienheureuse en est remplie, l’âme malheureuse en est vide.

tat.

Que veux-tu dire, mon père ?

hermès.

Tu crois donc, mon fils, que toute âme a une bonne intelligence ? Car c’est de celle-là que je parle, et non de celle qui est au service de l’âme et qui sert d’instrument à la justice. L’âme sans intelligence ne pourrait ni parler, ni agir. Souvent l’intelligence quitte l’âme, et dans cet état, l’âme ne voit rien, n’entend rien, et ressemble à un animal sans raison. Tel est le pouvoir de l’intelligence. Mais elle ne soutient pas l’âme vicieuse et la laisse attachée au corps, qui l’entraîne en bas. Une telle âme, mon fils, n’a pas d’intelligence, et dans cette condition, un homme ne peut plus s’appeler un homme. Car l’homme est un animal divin qui doit être comparé, non aux autres animaux terrestres, mais à ceux du ciel qu’on nomme les Dieux. Ou plutôt, ne craignons pas de dire la vérité, l’homme véritable est au-dessus d’eux ou tout au moins leur égal. Car aucun des Dieux célestes ne quitte sa sphère