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HERMÈS TRISMÉGISTE.


soutenu la lutte de la piété, qui consiste à connaître Dieu et à ne nuire à personne, une telle âme devient toute intelligence. Mais l’âme impie reste dans son essence propre et se punit elle-même en cherchant pour y entrer un corps terrestre, un corps humain, car un autre corps ne peut recevoir une âme humaine, elle ne saurait tomber dans le corps d’un animal sans raison ; une loi divine préserve l’âme humaine d’une telle injure.

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Comment donc est-elle punie, mon père ?

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Y a-t-il un plus grand châtiment que l’impiété, mon fils ? Y a-t-il une flamme plus dévorante ? Quelle morsure peut déchirer le corps autant que l’impiété déchire l’âme ? Ne vois-tu pas ce que souffre l’âme impie, criant et hurlant : « Je brûle, je cuis ! que dire, que faire, malheureuse, au milieu des maux qui me dévorent ? infortunée, je ne vois rien, je n’entends rien ! » Voilà les cris de l’âme châtiée ; mais elle n’entre pas dans le corps des bêtes, comme on le croit généralement et comme tu le crois peut-être toi-même, mon fils ; c’est là une grave erreur. Le châtiment de l’âme est tout autre. Quand l’intelligence est devenue démon, et que, d’après les ordres de Dieu, elle a pris un corps de feu, elle entre dans l’âme im-