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V
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


et les autres fragments. La plupart de ces fragments sont peu intéressants par eux-mêmes, mais il fallait offrir une traduction complète. D’ailleurs, les morceaux les plus insignifiants d’un ouvrage apocryphe fournissent quelquefois des indications précieuses qui permettent d’en fixer la date et l’origine.

On est presque toujours porté, quand on lit une traduction, à mettre sur le compte du traducteur des obscurités qui tiennent souvent au style de l’auteur ou aux sujets qu’il traite. La difficulté d’une traduction d’Hermès tient à plusieurs causes : l’incorrection d’une grande partie des textes, la subtilité excessive de la pensée, l’insuffisance de notre langue philosophique. Les mots qui reviennent le plus souvent dans les ouvrages des philosophes et surtout des platoniciens, νοῦς, λόγος, γένεσις, et bien d’autres, n’ont pas de véritables équivalents en français. Quelques-uns de ces mots ont en grec deux ou trois sens, et les Alexandrins s’amusent à jouer sur ces différentes acceptions. Ajoutez à cela les participes neutres, que nous ne pouvons rendre que par des périphrases, par exemple ϰινοῦν, ϰιδύμενον, πρὸ ὄν, et une foule de mots dont le sens est très-précis en grec, et auxquels l’u-