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HERMÈS TRISMÉGISTE.


n’est que l’existence de ce qui n’est pas encore. Cette existence des êtres, voilà Dieu, voilà le père, voilà le bien, ce n’est pas autre chose. Le monde ou le soleil, père de ce qui participe à l’être, n’est pas cependant pour les vivants la cause du bien et de la vie ; son action est l’effet nécessaire de la volonté du bien, sans laquelle rien ne pourrait exister ni devenir. C’est le père qui est la cause de ses enfants, de leur naissance et de leur nourriture ; le bien agit par le moyen du soleil ; le bien est le principe créateur. Aucun autre ne peut avoir ce caractère, de ne rien recevoir et de vouloir l’existence de toutes choses. Je ne dis pas de tout produire, ô Tat, car l’action créatrice est intermittente ; tantôt elle crée, tantôt elle ne crée pas ; elle varie en qualité et en quantité : tantôt elle produit telles et telles choses, tantôt leurs contraires. Mais Dieu est le père et le bien parce qu’il est l’existence universelle ; c’est ainsi qu’on peut le considérer. Voilà ce qu’il veut être et ce qu’il est ; il a son but en lui-même et il est le but de tout le reste. Le propre du bien est d’être connu ; voilà le bien, ô Tat.

TAT.

Tu nous as conduits, ô père, à la contemplation du bien et du beau, et cette contemplation a presque sanctifié l’œil de mon intelligence, car elle n’est pas comme les rayons de feu du soleil qui éblouissent et