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HERMÈS TRISMÉGISTE.


feste par la parole. La sensation et la pensée ont donc dans l’homme une influence réciproque et sont indissolublement unies. Il n’y a pas de pensée possible sans la sensation, ni de sensation sans la pensée. On peut cependant supposer une pensée sans sensation, comme les images fantastiques qu’on voit en songe ; mais il me semble que les deux actions se produisent dans le rêve, et que la sensation excitée passe du sommeil à l’état de veille. L’homme se compose d’un corps et d’une âme. Quand les deux parties de la sensation sont d’accord, alors s’exprime la pensée conçue par l’intelligence. Car l’intelligence conçoit toutes les pensées, les bonnes lorsqu’elle est fécondée par Dieu, les autres sous quelque influence démoniaque. Aucune partie du monde n’est vide de démons, je parle de démons séparés de Dieu ; celui qui entre en nous y sème le germe de sa propre énergie, et l’intelligence, recevant ce germe, conçoit les adultères, les meurtres, lies parricides, les sacriléges, les impiétés, les oppressions, les renversements dans les précipices et toutes les autres œuvres des mauvais démons.

Les semences de Dieu, peu nombreuses, mais grandes, belles et bonnes, sont la vertu, la tempérance et la piété. La piété est la connaissance de Dieu[1], celui qui

  1. Phrase citée par Lactance, II, 15.