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LIVRE PREMIER.


choses. Le second est fait à son image ; c’est le Monde qu’il a engendré, qu’il conserve et qu’il nourrit : il a reçu l’immortalité de son père, il est donc toujours vivant. L’immortalité diffère de l’éternité : l’éternel n’a pas été engendré par un autre ; il s’est produit lui-même, ou plutôt il se crée éternellement. Qui dit éternel dit universel. Le père est éternel par lui-même, le monde a reçu du père la vie perpétuelle et l’immortalité.

De toute la matière qu’il avait sous sa puissance, le père fit le corps de l’univers, lui donna une forme sphérique, en fixa les attributs et le rendit immortel et éternellement matériel. Possédant la plénitude des formes, le père répandit les attributs dans la sphère et les y enferma comme dans un antre[1], voulant orner sa création de toutes les qualités. Il entoura d’immortalité le corps de l’univers, de peur que la matière, voulant se dissoudre, ne rentrât dans le désordre qui lui est naturel. Car lorsqu’elle était incorporelle, la matière était désordonnée. Elle en conserve même ici-bas une faible trace dans la faculté d’augmentation et dans celle de diminution que les hommes nomment la mort. Ce désordre ne se produit que dans les animaux terrestres ; les corps célestes gardent l’ordre

  1. La comparaison du monde avec un antre est longuement développée par Porphyre dans l’Antre des Nymphes.