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LIVRE PREMIER.


voir Dieu ; ils en sont les parties intégrantes, les caractères propres, inséparables et très-désirables, qu’il aime ou dont il est aimé.

Si tu peux comprendre Dieu, tu comprendras le beau et le bien, le pur rayonnement de Dieu, l’incomparable beauté, le bien sans égal, comme Dieu lui-même. Autant tu comprends Dieu, autant tu comprends le beau et le bien ; ils ne peuvent être communiqués aux autres êtres, parce qu’ils ne peuvent être séparés de Dieu. Quand tu cherches Dieu, tu cherches la beauté. La seule route qui y conduise est la piété unie à la Gnose. Les ignorants, ceux qui ne marchent pas dans la voie de la piété, osent appeler l’homme beau et bon, lui qui n’a pas vu même en rêve, ce que c’est que le bien, lui que le mal enveloppe de toutes parts, qui regarde le mal comme un bien, s’en nourrit sans se rassasier, en redoute la perte et s’efforce non-seulement de le conserver, mais de l’augmenter. Ces choses que les hommes trouvent bonnes et belles, ô Asclèpios, nous ne pouvons ni les éviter, ni les haïr, car ce qu’il y a de plus dur, c’est que nous en avons besoin et que nous ne pouvons vivre sans elles.