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HERMÈS TRISMÉGISTE.


sur elle-même et entraîne l’univers avec elle ; qui s’en sert comme d’un instrument ? Qui a fixé à la mer ses limites ? Qui a posé les fondements de la terre ?

Il y a donc, ô Tat, un créateur et un maître de tout cet univers. La place, le nombre, la mesure ne pourraient se conserver sans un créateur. L’ordre ne peut se faire sans une place et une mesure, il faut donc un maître, ô mon fils. Le désordre en a besoin pour arriver à l’ordre ; il obéit à celui qui ne l’a pas encore ordonné. Si tu pouvais avoir des ailes, voler dans l’air, et là, entre la terre et le ciel, voir la solidité de la terre, la fluidité de la mer, le cours des fleuves, la légèreté de l’air, la subtilité du feu, le cours des astres et le mouvement du ciel qui les enveloppe, ô mon fils, le magnifique spectacle ! Comme tu verrais en un instant se mouvoir l’immuable, apparaître l’invisible dans l’ordre et la beauté du monde.

Si tu veux contempler le créateur, même dans les choses mortelles, dans ce qui est sur la terre ou dans les profondeurs, réfléchis, ô mon fils, à la création de l’homme dans le ventre de sa mère ; examine avec soin l’art de l’ouvrier, apprends à le connaître d’après la divine beauté de son œuvre. Qui a tourné la sphère des yeux ? qui a percé l’ouverture des narines et des oreilles ? qui a ouvert la bouche ? qui a tendu et enlacé les nerfs ? qui a tracé les canaux des veines ? qui a durci