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LIVRE PREMIER.


hermès.

Il est impossible, ô mon fils, de s’attacher à la fois aux choses mortelles et aux choses divines. Les êtres sont corporels ou incorporels, et c’est par là que le mortel se distingue du divin ; il faut choisir l’un ou l’autre, car on ne peut s’attacher aux deux à la fois. Lorsqu’on a fait un choix, celui qu’on abandonne manifeste l’énergie de l’autre ; en choisissant le meilleur, on obtient d’abord une magnifique récompense, l’apothéose de l’homme, et on montre de plus sa piété envers Dieu. Un mauvais choix est la perte de l’homme, mais sans faire de tort à Dieu ; seulement, comme ces promeneurs oisifs qui embarrassent les chemins, on passe à travers le monde, entraîné par les plaisirs du corps.

Puisqu’il en est ainsi, ô Tat, le bien qui vient de Dieu est à notre disposition, nous n’avons plus qu’à le prendre sans retard. Le mal ne vient pas de Dieu, il vient de nous-mêmes qui le préférons au bien. Tu vois, ô mon fils, combien de corps il nous faut traverser, combien de chœurs de démons et de révolutions d’étoiles pour arriver jusqu’au Dieu seul et un. Le bien est inaccessible, infini et sans bornes ; par lui-même il n’a pas de commencement, mais pour nous il semble en avoir un qui est la Gnose. La Gnose n’est pas précisément le principe du bien, mais c’est par