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LIVRE PREMIER.


hermès.

Quelle erreur, Asclèpios ! Tu prends pour vides des choses toutes pleines et toutes remplies.

asclèpios.

Que veux-tu dire, Trismégiste ?

hermès.

L’air n’est-il pas un corps ?

asclèpios.

Oui, c’est un corps.

hermès.

Ce corps ne traverse-t-il pas toutes choses, et ne remplit-il pas ce qu’il traverse ? Tout corps n’est-il pas composé de quatre éléments ? Tout ce que tu crois vide est donc plein d’air, et par conséquent des quatre éléments. Et en sens inverse, on peut dire que ce que tu crois plein est vide d’air, parce que la présence d’autres corps ne permet pas à l’air d’occuper la même place. Ainsi, les objets que tu appelles vides sont creux, et non pas vides, car ils existent et sont pleins d’air et de fluide.

asclèpios.

Il n’y a rien à répondre à cela, ô Trismégiste ; l’air est un corps, et ce corps pénètre tout, remplit tout ce qu’il pénètre. Mais que disons-nous du lieu où se meut l’univers ?