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LIVRE PREMIER.


Et les uns, se moquant, se précipitaient dans la route de la mort ; les autres, se jetant à mes pieds, me suppliaient de les instruire. Et moi, m’étant levé, je devins le guide du genre humain, lui enseignant par mes discours la voie du salut ; je semai en eux les paroles de la sagesse et ils furent nourris de l’eau d’ambroisie (d’immortalité). Et le soir étant venu, les dernières lueurs du soleil commençant à disparaître, je les invitai à la prière. Et ayant accompli l’eucharistie (actions de grâces), chacun regagna sa couche. Et moi, j’écrivis en moi-même le récit des bienfaits de Poimandrès, et possédant l’objet de mes vœux, je me reposai plein de joie. Le sommeil du corps produisait la lucidité de l’âme, mes yeux fermés voyaient la vérité, ce silence fécond portait dans son sein le bien suprême, les paroles prononcées étaient des semences de biens. Voilà le bienfait que je reçus de mon intelligence, c’est-à-dire de Poimandrès, la raison souveraine ; ainsi, par une inspiration divine, je possédai la vérité. C’est pourquoi de toute mon âme et de toutes mes forces je bénis le divin père :

Saint est Dieu le père de toutes choses. Saint est Dieu dont la volonté s’accomplit par ses propres puissances. Saint est Dieu qui veut être et qui est connu de ceux qui sont à lui. Tu es saint, toi qui as constitué les êtres par ta parole ; tu es saint, toi dont toute