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LIVRE PREMIER.


Poimandrès dit : — Voilà le mystère qui a été caché jusqu’à ce jour. La nature unie à l’homme a produit la plus étonnante des merveilles. Il était, je te l’ai dit, composé d’air et de feu, comme les sept princes de l’harmonie ; la nature ne s’arrêta pas et produisit sept hommes, mâles et femelles, et d’un ordre élevé, répondant aux sept gouverneurs. — Poimandrès, m’écriai-je, poursuis, ma curiosité redouble. — Fais donc silence, dit Poimandrès, car je n’ai pas achevé mon premier discours. — Je me tais, répondis-je.

La génération de ces sept hommes, comme je l’ai dit, eut donc lieu de cette manière. La terre était femelle[1], l’eau génératrice ; le feu fournit la chaleur, l’air fournit le souffle, et la nature produisit les corps de forme humaine. L’homme reçut de la vie et de la lumière son âme et son intelligence ; l’âme lui vint de la vie, l’intelligence lui vint de la lumière. Et tous les membres du monde sensible demeurèrent ainsi jusqu’à la complète évolution des principes et des genres. Maintenant, écoute le reste du discours que tu désires entendre. La période étant accomplie, le lien universel fut dénoué par la volonté de Dieu ; car tous les animaux, d’abord androgynes, furent divisés en même temps que l’homme, et il se forma des mâles d’un

  1. Je préfère θηλυϰὴ γῆ ἦν à θηλυϰὸν γὰρ ὁ ἀὴρ, que M. Parthey admet d’après Patrizzi.