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LIVRE PREMIER.


travers l’autre, et recevaient l’impulsion de la parole qu’on entendait sortir du fluide supérieur. As-tu compris, me dit Poimandrès, ce que signifie cette vision ? — Je vais l’apprendre, répondis-je. — Cette lumière, dit-il, c’est moi, l’Intelligence, ton Dieu, qui précède la nature humide sortie des ténèbres. La parole lumineuse (le Verbe) qui émane de l’Intelligence, c’est le fils de Dieu. — Que veux-tu dire, répliquai-je ? — Apprends-le : ce qui en toi voit et entend est le Verbe, la parole du Seigneur ; l’Intelligence est le Dieu père. Ils ne sont pas séparés l’un de l’autre, car l’union est leur vie. — Je te remercie, répondis-je. — Comprends donc la lumière, dit-il, et connais-la.

À ces mots, il me regarda longtemps en face, et je tremblais à son aspect ; et, sur un signe de lui, je vois dans ma pensée la lumière et ses puissances innombrables, le monde indéfini se produire, et le feu, maintenu par une force très-grande, arriver à son équilibre. Voilà ce que je compris par la parole de Poimandrès.

Comme j’étais frappé de stupeur, il me dit encore : Tu as vu dans ta pensée la forme primordiale antérieure au principe indéfini. Voilà ce que me dit Poimandrès. — D’où sont venus, répondis-je, les éléments de la nature ? Il me dit : — De la volonté de Dieu, qui,