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CVIII
ÉTUDE SUR L’ORIGINE


révolution française se glorifiaient de titres que leurs adversaires leur donnaient par mépris. La même chose arriva aux païens accusés d’idolâtrie ; ils acceptèrent le reproche, ils tinrent à honneur de le mériter et ils érigèrent le culte des images en système réfléchi. Hermès déclare à son disciple que le plus beau privilége de l’homme est de pouvoir créer des Dieux : « De même que le père et le seigneur a fait les Dieux éternels semblables à lui-même, ainsi l’humanité a fait ses Dieux à sa propre ressemblance. — Veux-tu dire les statues, ô Trismégiste ? — Oui, les statues, Asclèpios ; vois comme tu manques de foi ! Les statues animées, pleines de sentiment et d’inspiration, qui font tant et de si grandes choses, les statues prophétiques, qui prédisent l’avenir par des songes et toutes sortes d’autres voies, qui nous frappent de maladies ou guérissent nos douleurs selon nos mérites[1]. »

Ce n’est encore qu’une déclaration de principes : plus loin, il revient sur la même idée en l’expliquant clairement, et donne la théorie du culte

  1. Hermès, II, Disc. d’initiation, IX.