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CIV
ÉTUDE SUR L’ORIGINE


comme s’il exprimait la crainte d’un malheur probable et imminent, que la fidélité aux Dieux deviendra un danger de mort. S’il avait écrit sous Théodose ou même sous Constance, ses expressions auraient été plus précises, et probablement l’ouvrage ne nous serait pas parvenu. Sous le premier empereur chrétien, au contraire, il pouvait, en gardant le ton de la prophétie, annoncer des désastres prochains en termes si vagues et si généraux que les docteurs de l’Église, et après eux les érudits de la renaissance, ont cru qu’il s’agissait de la catastrophe finale annoncée dans l’Évangile.

L’idée de la destruction et du renouvellement du monde, qui reparaît si souvent dans les livres sibyllins et dans les ouvrages des chrétiens, surtout des chrétiens millénaires comme Lactance, se retrouve également dans la philosophie stoïcienne et dans la religion de l’Égypte. Il ne devait pas être difficile à un Égyptien attaché à la religion nationale de faire coïncider l’avènement officiel du christianisme avec

    mort ; les chrétiens, s’appuyant sur le système d’Évhémère, en disaient autant des païens. On peut comparer, à cette occasion, Julien et Minucius Félix. Dans les temps de lutte, les partis se renvoient les uns aux autres les mêmes reproches.