Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/111

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XCVII
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


nationale. Ce morceau, dans lequel l’auteur s’élève à une véritable éloquence, est une suprême et douloureuse protestation du paganisme expirant contre l’inévitable destinée :

« Cependant, comme les sages doivent tout prévoir, il est une chose qu’il faut que vous sachiez : un temps viendra où il semblera que les Égyptiens ont en vain observé le culte des Dieux avec tant de piété et que toutes leurs saintes invocations ont été stériles et inexaucées. La divinité quittera la terre et remontera au ciel, abandonnant l’Égypte, son antique séjour, et la laissant veuve de religion, privée de la présence des Dieux. Des étrangers remplissant le pays et la terre, non-seulement on négligera les choses saintes, mais, ce qui est plus dur encore, la religion, la piété, le culte des Dieux seront proscrits et punis par les lois. Alors cette terre sanctifiée par tant de chapelles et de temples sera couverte de tombeaux et de morts. Ô Égypte, Égypte ! il ne restera de tes religions que de vagues récits que la postérité ne croira plus, des mots gravés sur la pierre et racontant ta piété. Le Scythe ou l’Indien, ou quelque autre voisin barbare, habitera l’Égypte. Le divin