Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XCVI
ÉTUDE SUR L’ORIGINE


-sainte, et sous le sable les éléments sortirent de l’essence humide, et tous les Dieux débrouillèrent la nature féconde. » Ce passage fait songer au début de la Genèse, aux ténèbres couvrant la face de l’abîme, au souffle de Dieu planant sur les eaux ; mais on y trouve encore plus de ressemblance avec la cosmogonie égyptienne, qui, d’après Damaskios, admettait comme premiers principes les ténèbres, l’eau et le sable. Enfin, l’influence des astres sur la destinée humaine est clairement indiquée par ces mots : « Leur vie et leur sagesse sont réglées à l’origine par le cours des Dieux circulaires, et vont s’y résoudre. »

On peut trouver aussi des traces d’idées égyptiennes dans le Discours d’initiation, vulgairement désigné sous le nom d’Asclèpios. Cet ouvrage, dont il n’existe plus qu’une traduction latine faussement attribuée à Apulée, se rattache, par les idées comme par la forme, à la philosophie alexandrine, et n’a rien du ton hiératique du Livre sacré et du Discours sacré. Dans un passage fort curieux, Hermès annonce, sous forme d’une prophétie, le triomphe du christianisme, l’apostasie de l’Égypte et la persécution exercée contre les derniers fidèles de la religion