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XCII
ÉTUDE SUR L’ORIGINE


éléments supplient Dieu d’envoyer sur la terre un effluve de lui-même pour corriger le mal et régénérer l’humanité.

Le livre d’Énoch nous montre de même les clameurs de la terre, inondée de sang, montant jusqu’à la porte du ciel avec les gémissements des morts. Mais dans le Livre sacré, au lieu de détruire la race humaine, Dieu lui envoie un sauveur, Osiris, qui ramène la paix sur la terre en enseignant aux hommes les principes de la religion et les lois de la morale. Cette régénération opérée par Osiris n’est pas une véritable rédemption, puisqu’il n’y a pas, comme dans le christianisme, l’idée du sacrifice d’un Dieu pour le salut des hommes ; on pourrait plutôt la comparer à l’œuvre accomplie dans l’Inde par le Bouddha, en Grèce par Hèraklès et Dionysos.

Tel est en substance le premier et le plus important fragment de ce livre étrange. Tout cela est parsemé de noms mythologiques dont plusieurs ont dû être altérés par les copistes. On a essayé de les corriger et de les expliquer, mais je crains bien que dans ces essais de restitution on n’ait quelquefois donné trop de place à l’hypothèse. Sur la foi d’un