Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XCI
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


nent un caractère exclusivement moral et humain. Dans le Livre sacré, les âmes, irritées de leur incarnation, se livrent à toutes sortes d’excès. Ne pouvant rien contre les Dieux, les hommes se déchirent les uns les autres, comme les fils de la terre nés des dents du dragon, et les hommes de la race d’airain dans les légendes grecques. Les éléments, souillés par le sang répandu et par l’odeur du meurtre, se plaignent à Dieu des crimes des hommes. Le feu est condamné à brûler les chairs, l’impiété des hommes altère sa pureté ; l’air est corrompu par les exhalaisons des cadavres, il devient pestilentiel et insalubre. « Ô père, dit l’eau, créateur merveilleux de toutes choses, démon incréé, ordonne à l’eau des fleuves d’être toujours pure, car aujourd’hui je lave les meurtriers et je reçois les victimes. » La terre dit : « Ô roi, chef des chœurs célestes et seigneur des orbites, maître et père des éléments qui font tout grandir et tout décroître, et dans lesquels tout doit rentrer ; la foule impie et insensée des hommes me couvre, ô vénérable ! car je suis par tes ordres le siége de tous les êtres, je les porte tous, et, pour ma honte, je reçois en moi tout ce qui est tué. » Et les